À Montréal, une femme est entrée dans l’histoire le 5 novembre dernier, en devenant la première mairesse à diriger une grande métropole d’Amérique du nord. Valérie Plante a été élue à la tête de Montréal avec plus de 51 % des suffrages, face au maire sortant Denis Coderre.
Crédit photo : Ville de Montréal
375 ans après la fondation de Montréal, une femme va diriger la municipalité pendant les quatre prochaines années. Pourtant, Valérie Plante était loin d’être donnée gagnante. Annoncée battue par les sondages durant l’été, elle a créé la surprise par son élection. Anthropologue de formation, elle a consacré une bonne partie de sa carrière au milieu associatif culturel et a dirigé pendant plusieurs années la Fondation Filles d’action, un organisme pancanadien qui vient en aide aux jeunes femmes. Elle était devenue conseillère municipale pendant quatre ans et occupait la tête du mouvement Projet Montréal depuis décembre dernier.
Féministe engagée, elle avait fait parler d’elle en choisissant un slogan la présentant comme « l’homme de la situation », pour se moquer de façon « irrévérencieuse et audacieuse », disait-elle alors, de ce « chemin souvent tracé par des hommes » en politique municipale. Elle avait axé son programme sur la qualité de vie, l’urbanisme durable et l’intégrité administrative.

Pour le quotidien Montréal Gazette, Valérie Plante doit sa victoire à la compensation de son manque d’expérience politique par son « énergie positive et sa détermination », ajoutant qu’elle a mené « une campagne impressionnante, avec une longue liste de promesses électorales ». La femme de 43 ans a multiplié les sorties sur le terrain parlant de solidarité sociale, d’amélioration des transports en commun et de vie de quartier.
La ministre canadienne responsable de la Condition féminine, Hélène David, a déclaré que la victoire historique de Valérie Plante s’inscrivait dans le changement de dynamique au Québec initié par le mouvement #MoiAussi. « Il y a vraiment des digues qui ont sauté. Je pense qu’avec le dernier mois qu’on a vécu, au niveau des relations hommes-femmes, disons-le comme ça, il n’y a jamais eu autant de solidarité », disait-elle au Journal de Québec. « Les femmes disent : ‘‘On est capable de prendre le pouvoir’’. Et on se dit peut-être pour la première fois de l’histoire, on est au moins aussi capables que les hommes d’exercer le pouvoir et on se fait aussi confiance que les hommes. Et ça, c’est vraiment un très grand progrès de société ».
Parmi les propositions de Valérie Plante figurent une nouvelle ligne de métro, l’ajout de centaines d’autobus hybrides dans les rues de la ville, la construction de 12 000 logements sociaux en quatre ans, un remboursement de taxes sur les droits de mutation immobilière et l’amélioration des pistes cyclables.
A ce titre, sa première décision, lundi 6 novembre, a été de commander trois cents autobus hybrides pour compléter la flotte actuelle, insuffisante selon elle. Valérie Plante souhaite également lancer la construction d’une nouvelle ligne de métro « rose », qui compléterait le réseau existant, composé de quatre lignes, orange, verte, jaune et bleue.
Félicitations à @Val_Plante, toute première femme élue mairesse de Montréal ! J’ai hâte qu’on travaille ensemble à nos priorités communes.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 6 novembre 2017
Sa victoire a été saluée par le Premier ministre du Canada Justin Trudeau. Avant lui, des femmes de son gouvernement avaient rapidement félicité Valérie Plante comme la ministre de l’Environnement Catherine McKenna ou Mélanie Joly, ministre de la Culture.