Ridhima Pandey, 9 ans et fille d’un activiste écologique, a intenté une action contre le gouvernement indien pour avoir échoué en matière de changement climatique, alertant sur le fait que les générations futures paieront le prix de cette inaction.
Dans un document de 52 pages déposé auprès du Tribunal Vert National, une Cour nationale spécialisée dans les affaires de droit environnemental, Ridhima Pandey accuse le gouvernement de l’Inde d’avoir failli dans le domaine de la protection de l’environnement.
Elle appelle le tribunal à ordonner au gouvernement « de prendre des mesure efficaces et scientifiques pour réduire et minimiser les effets néfastes du changement climatique ». Le tribunal a accordé un délai de deux semaines au ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique et au Bureau central de lutte contre la pollution pour donner une réponse.

Ridhima s’est exprimée lors d’une interview donnée au quotidien britannique The Independent : « Mon gouvernement a échoué quant à prendre des mesures pour réguler et diminuer les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine de conditions climatiques extrêmes. Cela m’impactera et impactera les générations futures. […] Mon pays a un énorme potentiel pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles mais, à cause de son inaction, je n’ai pas eu d’autre choix que de m’adresser au Tribunal Vert National ».
En 2013, des inondations et des glissements de terrain ont eu lieu dans l’Etat indien de l’Uttarakhand, là où vit Ridhima et sa famille. Des centaines de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers d’habitations ont été détruites. Selon l’avocat de la jeune fille, celle-ci a été fortement affectée par cette tragédie : « Elle voulait faire quelque chose qui avait du sens. Nous lui avons suggéré d’intenter une action contre le gouvernement« .
Dans sa requête, Ridhima demande au gouvernement d’évaluer les projets industriels sur le plan climatique, de préparer un « budget carbone » afin de limiter les émissions de dioxyde de carbone et de créer un plan national de relance climatique.
D’après une étude publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Inde abriterait quatre des dix villes les plus polluées au monde. Aussi, la pollution de l’air serait à l’origine du décès de 1,2 million d’Indiens chaque année, en raison de la concentration élevée de polluants dans l’air tels que la poussière, les spores de moisissures, l’arsenic, le plomb, le nickel et le chrome cancérigène, signale Greenpeace dans un rapport publié en janvier dernier.
Ridhima Pandey n’est pas le premier enfant à interpeller le gouvernement sur la question de l’environnement. En 2016, six adolescents avaient déposé une requête auprès du Tribunal Vert National alertant sur la pollution atmosphérique à New Delhi, dont la qualité de l’air est la plus désastreuse du pays.
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