Elles sont en colère et dégainent leurs armes. Dans les rues de Mexico, les filles du collectif artistique « Las hijas de violencia » (Les filles de la violence) militent et luttent contre les harceleurs sexuels avec du punk et des flingues à confettis.
C’est une vidéo réalisée et publiée sur Facebook par AJ+, qui comptabilise à ce jour plus de 10 millions de vues, qui les a fait connaître. Le projet, à l’origine, ne devait être qu’une expérience artistique explorant la féminité par l’art. C’est finalement devenu une véritable performance qu’elles continuent aujourd’hui à exploiter et développer.
Le principe de la performance est simple : lorsqu’un homme agresse verbalement l’une des membres du groupe dans la rue, nos trois acolytes 1) se précipitent sur leur « agresseur » 2) dégainent leur pistolet à confettis et tirent 3) sortent les micros et scandent leur (unique) chanson, Sexista Punk.
Les paroles de cet hymne en disent plus sur le combat des jeunes femmes :
« J’y suis confrontée tous les jours
Les mêmes regards et paroles d’agression
“Qu’est-ce qu’elle est mignonne, qu’est-ce qu’elle est bonne, Mamacita, quel cul !”
Et moi j’ignore le dénigrement »
Les trois filles du collectif, Ana Karen, Ana Beatriz et Betzabeth Estefanía, encouragent aujourd’hui les femmes à les soutenir dans leur initiative en achetant autocollants, t-shirts ou kit complet avec pistolet et confettis (pour la modique somme de 135$!).
Grâce à leur popularité grandissante, Las hijas de violencia souhaitent désormais sensibiliser sur ce fléau que sont les violences sexuelles au Mexique en développant performances et programmes dans les collèges, lycées et universités.
Le revers de la médaille ? Cette célébrité les amène à faire face à un autre type de harcèlement : le harcèlement virtuel avec les menaces de mort et de viol qu’elles reçoivent sur la toile. Plutôt que de les effrayer, les menaces agissent comme un appel aux armes pour les filles. Affaire à suivre donc.