Julián Ríos Cantú, un étudiant mexicain de 18 ans, a conçu un prototype de soutien-gorge qui permettrait de détecter le cancer du sein. 


Avec son entreprise Higia Technologies, Julián Ríos Cantú vient de décrocher le premier prix du Global Student Entrepreneur Awards (GSEA), un concours international de jeunes entrepreneurs, pour avoir réussi à créer un soutien-gorge, baptisé « Eva », qui permettrait de détecter le cancer du sein.

Le soutien-gorge, équipé de 200 capteurs, mesure la texture, la couleur et la température de la poitrine et suit son évolution. En effet, l’afflux de sang, les changements de température et de texture de la peau peuvent être les premiers signes d’une maladie.

Le soutien-gorge collecte les données et les transmet par bluetooth sur l’application smartphone de l’utilisatrice. En cas d’anomalie, les données sont également envoyées à son oncologue. Ce système n’a pas pour finalité de se substituer à la mammographie mais pourrait être un moyen supplémentaire de détection. Pour obtenir des données fiables, le soutien-gorge doit être porté 60 à 90 minutes par semaine.

EVA Bra
Cette idée est née d’une histoire personnelle. La mère de Julián a échappé de peu à la mort, des suites d’un cancer du sein récidiviste et diagnostiqué trop tard : « La tumeur est passée de la taille d’un grain de riz à celle d’une balle de golf en moins de six mois ». Le combat de la mère a inspiré le fils, qui, avec trois amis, a fondé l’entreprise Higia Technologies.

Cynthia Villarreal, oncologue à l’institut national de cancérologie de Mexico, a assuré à l’Huffington Post que « le système pourrait détecter des anomalies qui ne sont pas nécessairement faciles à détecter lors des palpations », mais ne dispenserait pas les femmes d’examens médicaux.

En 2012, une technologie similaire avait vu le jour. La firme First Warning Systems (aujourd’hui renommée Cyrcadia Health) proposait un soutien-gorge pour détecter toute anormalité des tissus mammaires avant le passage par la mammographie. Mais, après avoir rencontré des difficultés pour lancer le projet, la firme a revu son produit et propose désormais le « iTBra », un patch à placer directement à l’intérieur du soutien-gorge de l’utilisatrice.

Avec sa récompense de 20 000 dollars (soit environ 18.500 euros), Julián Ríos Cantú espère pourvoir réaliser son projet et breveter son invention afin de la mettre sur le marché. Le cancer du sein reste aujourd’hui, en France, le cancer le plus fréquent chez la femme. Il cause encore près de 12 000 décès par an.