Une attention « inattendue » et « stupéfiante ». Lynn Conway, une Américaine de 82 ans, ne s’attendait pas à recevoir des excuses officielles de son ancien employeur IBM. En tout cas, pas 52 ans plus tard.

En août 1968, Lynn Conway, prometteuse ingénieure en informatique chez IBM en Californie, en poste depuis quatre ans, est licenciée par son supérieur hiérarchique, le directeur en charge des systèmes informatique Gene Myron Amdahl. Le motif ? Elle entamait une transition de genre.

Gene lui avait pourtant apporté son soutien, lorsqu’elle avait annoncé sa décision à l’ensemble de l’équipe. Néanmoins, le PDG de l’époque du géant de l’informatique, Thomas J. Watson Jr., ne l’entendait pas de cette oreille et redoutait une « publicité scandaleuse » pour la société américaine.

Quelle ne fut donc pas la surprise de Lynn Conway face au revirement d’IBM. En octobre dernier, elle est invitée à participer à un appel en visio en présence des dirigeants d’IBM et de nombreux salariés de la société, peut-on lire dans le New York Times. Lors de cet appel, Diane Gherson, vice-présidente senior des ressources humaines, a déclaré à Mme Conway que si la société offrait désormais une aide et un soutien aux « employés en transition », aucun progrès ne pouvait compenser le traitement qu’elle avait reçu il y a plusieurs décennies.

Lynn Conway s’est ensuite vu remettre un prix pour l’ensemble de sa carrière pour son « travail de pionnière » dans le domaine de l’informatique. L’intéressée a qualifié cette attention d’« inattendue » et de « stupéfiante ».

Pour la communauté scientifique gay et trans, les excuses présentées par la multinationale américaine, bien que tardives, valident la qualité du travail de Lynn Conway et celui de la communauté LGBT+ dans le domaine des sciences et de la technologie. Ces excuses interviennent quatre mois après que la Cour suprême des États-Unis a interdit de licencier un individu en raison de son orientation sexuelle ou de son genre.

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